Problèmes techniques trouvés
Un incident attribuable à une tension trop élevée chez un consommateur du secteur des Gouguillettes a conduit à découvrir à partir de fin août 2013, de fil en aiguille, une situation globalement très préoccupante et inimaginable.
Tension élevée
Presque tout le réseau en basse tension (BT) opvrait jusqu'a l'automne 2013 à une tension moyenne bien supérieure à la valeur standard (400 / 230 V). Le réseau était réglé pour une valeur de moyenne tension (MT) à l'entrée de 16 kV (16'000 Volts), alors que cette tension est en réalité de 17 kV.
Personne à la commune ou chez le concessionnaire Flückiger SA ne s'était aperçu du changement de la tension de l'alimentation fournie à Saint-Blaise par ENSA (ensuite Groupe-E), qui aurait eu lieu il y a près de 20 ans (!).
En conséquence de cela tous les nouveaux transformateurs installés depuis 2000 sont du type prèvu pour 16 kV : il s'agit de 9 transformateur sur les 14 que compte le réseau communal. La durée de vie minimale de ces unités étant de 40 ans, on peut considérer qu'ils sont presque neufs. La valeur de la tension, variable selon les secteurs du village, était dans deux cas (Gouguillettes et Chauderons) supérieure à la tolérance de la norme (limite à 253 V). Elle restait toutefois très élevée dans d'autres secteurs (par exemple ~245 V dans le secteur central des Ouches). Des valeurs de tension trop élevées ont comme conséquence une surconsommation et une diminution notable de la durée de vie des équipements (ampoules en particulier) des consommateurs. Le surcout cumulé souffert par les consommateurs saint-blaisois est ainsi chiffrables en centaines de milliers de francs.
![]() | Histogramme de la tension mesurée chaque 5 secondes pendant une semaine à mon habitation (secteur des Ouches). La tension médiane est de 242,5V. On note aussi que la tension est égale ou supérieure à 245V pendant en moyenne 72 minutes par jour. |
![]() | En principe la qualité minimale de tension qu'un distributeur d'électricité doit respecter admet des valeurs jusqu'à 253V, toutefois la plupart des appareils domestiques ne sont plus garantis au delà de 240V. Ceci est particulièrement valable pour les chargeurs et autres unités d'alimentation d'appareils électroniques tels qu'ordinateurs, disques durs, téléphones, tablettes, systèmes d'alarme, etc. qui ne sont en général garantis que jusqu'à 240V. Une défaillance de l'alimentation peut entrainer le grillageà de l'appareil connecté. Les lampes à décharge de l'éclairage public sont aussi très sensibles à des tensions plus hautes que la valeur nominale, et voient leur durée vie être raccourcie dans ce cas. |
Même où les valeurs de tension ne dépassent pas la limite de tolérance, cette situation dénote une qualité de service moindre et inacceptable, puisque générée non pas par des circonstances particulières ou des cas de force majeure (ce que la toléance de la norme est censée prendre en compte) mais par une faute technique. L'occurrence et la répétition de cette faute (les derniers transformateurs ont été installés en 2010 !) dénotent aussi de graves défauts dans les procédures de contrôle et le suivi des règles de l'art.
Mesures correctives
Les transformateurs ayant une certaine gamme de commutation du rapport de transformation il a été possible d'en profiter dans certain cas afin de baisser la tension fournie. Les transformateurs suivants ont ainsi été commutés au niveau maximum du rapport de transformation: Rochettes, Musinière-1 et -2, Châble, Vigner, Voëns, Le Maley. En mars 2014 Il restait encore à commuter l'unité de Plage-est. Le transformateur des Gouguillettes (qui date de 2005) a été remplacé par une unité offerte à titre gratuit par Flückiger SA, les couts d'installation ayant été toutefois pris par la commune.
La situation reste inchangée, donc critique, pour le transformateur des Chauderons (2005, hors tolérance) ainsi que ceux des Ouches et Plage-ouest (tous deux de 2003, ~244 V) qui étaient déjà réglés au rapport maximum de commutation. Par ailleurs le fait qu'on ait trouvé certains transformateurs déjà réglés à leur niveau maximum du rapport de transformation, sans qu'on ait documenté les raisons de cela, laisse penser que on a pu vouloir cacher le problème déterminé par leur mauvais choix.
Ainsi des mesures ultvrieures correctives restent à faire et peuvent être envisagées selon différentes stratégies. Celle que je préconisais en tant que chef de dicastère était de remplacer le transformateur des Ouches et de rebrancher les armoires actuellement attachées aux transformateurs des Chauderons et Plage-ouest respectivement à Villaret et Plage-est. On reviendrait ainsi de suite partout "dans la norme", et on améliorerait la qualité de service (avec une diminution de la facture d'électricité) pour un très grand nombre d'utilisateurs saint-blaisois. Le Groupe-E, dont une certaine mauvaise communication pourrait avoir contribuer à cette fâcheuse situation, a offert à la commune un transformateur en prêt gratuit jusqu'à la fin de l'année.
Les deux anciens transfos des Gouguillettes et Chauderons pourraient entre temps être modifiés par le fabricant, pour un cout de l'ordre de l'achat d'un seul nouveau transformateur. Ainsi la commune aurait déjà à disposition deux transformateurs neufs pour des actions ultérieures. Ces actions peuvent être menées de suite et ne demandent pas de budgets dépassant les normales limites du fonctionnement. Elles sont possibles en particulier parce que le réseau de Saint-Blaise a acquis depuis 2000 une large surcapacité de puissance. Mais implicitement ces mesures mettent en lumière le fait que la commune a surinvesti et installé des unités qui n'étaient objectivement pas nécessaires. Ces propositions ont été soumises au concessionnaire, qui n'a toutefois jamais voulu prendre position explicitement. Informellement le concessionnaire, qui a toujours dicté la gestion du réseau et les choix d'investissements, a montré un certaine malaise face à ces solutions techniques, peut-être due à cette implicite remise en question. A noter que si les tensions élevées qui ont été trouvées peuvent en bonne partie être corrigées dans la configuration actuelle du réseau, ceci est obtenu en exploitant quasiment toute la marge de commutation existante. Le mauvais choix des transformateurs pèsera encore dans le futur lorsque nous devrons aménager le réseau pour la production photovoltaïque.